La Direction de la Sécurité Civile

La Direction de la Sécurité Civile (DSC) est la petite-fille de la Défense Passive de 1935 et la fille de la Protection Civile de 1944.

La DSC a été directement rattachée au ministère de l'intérieur par l'arrêté du 28 novembre 1936 et a vu sa mission clarifiée par la loi du 22 juillet 1987 dite "loi de sécurité civile" relative à l'organisation de la Sécurité Civile, à la protection de la forêt contre l'incendie et à la prévention des risques.

La DSC a pour mission de coordonner et de diriger les secours dés que l'échelon communal ou départemental est dépassé, à élaborer le cadre juridique des actions et à assurer la cohérence de l'organisation de la Sécurité Civile. Elle a été conçue comme structure centrale responsable de la gestion des risques ainsi que du traitement des crises majeures sur notre territoire.

Doté d'un personnel de 2.500 civiles et militaires répartis sur 60 sites, dont le siège d'Asnières-su-Seine, composé de pompiers, policiers, gendarmes, sapeurs-sauveteurs des unités d'instruction et d'intervention (UIISC), ingénieurs Météo-France, Directeurs ou ingénieurs nucléaires, la DSC soutient l'action des acteurs de la Sécurité Civile et coordonne ou renforce leurs moyens.

Le Centre Opérationnel de Gestion Interministériel des Crises (COGIC) de la DSC, basé à Asnières-sur-Seine est chargé de collecter les informations ayant trait à la Sécurité Civile, de gérer le quotidien ou les crises, d'en anticiper les conséquences et de transmettre des informations fiables et objectives aux ministères concernés ainsi qu'à la Présidence de la République.

Une plateforme de veille 24H/24 est chargée de suivre l'actualité de la Sécurité Civile grâce aux informations que lui communiquent, via la système de main-courante SYNERGI (Système Numérique d'Echange, de Remontée et de Gestion des Informations), les acteurs de terrain (police, gendarmerie, sapeurs-pompiers...) ainsi que les permanents des SIDPC sur un évènement particulier entrainant l'ouverture d'une session, par exemple le départ de la Route du Rhum à Saint-Malo le 31 octobre 2010.

Les hommes de la salle de veille scrutent en même temps les chaînes de télévision françaises et étrangères en même temps qu'ils prêtent attention aux dépêches de l'AFP (Agence France Presse), ces canaux d'informations étant parfois les premiers informés des catastrophes nationales ou internationales.

Une salle de commandement et de décision attenante à la salle de veille permet l'activation de cellules de crises auxquelles participent les différents acteurs de niveau national de la Sécurité Civile.

Le COGIC est en mesure d'adapter les moyens aux besoins d'une crise par des messages de commandement en mettant à disposition des Préfets de la zone de défense ou du département des moyens opérationnels ou bien des moyens de confort.

Souvent sollicité au maximum par les Préfets, le COGIC doit rendre des arbitrages et faire les choix d'affectation qui ménage la sécurité de l'ensemble du territoire national, ce qui a pour effet de faire réagir les Préfets lorsque, comme c'est souvent le cas, ils n'obtiennent pas gain de cause dans leurs demandes renforts.

En outre, le COGIC, comme point d'entrée du MIC (Monotoring and Information Center, une boîte aux lettres basée à Bruxelles qui reçoit des informations et qui les renvoie vers les états-membres) est en mesure de commander des images satellites qui sont traitées par le CERTI à la faculté de Cherbourg et qui permettent au Directeur des Opérations de Secours (DOS) de positionner l'endroit où il pourra mettre ses forces et ses moyens ou bien en le renseignant précisément sur les enjeux et l'intensité d'une crise.

Ce système a par exemple montré sont efficacité lors du séisme de janvier 2010 à Haïti en indiquant aux secours envoyés sur place les zones sûres ou, autre exemple, lors de la tempête Xynthia de février 2010 en localisant les zones inondées de la côte vendéenne.

Dans les situations d'urgence, en France, mais aussi à l'étranger, depuis que l'arrêté du 24 août 2000 a confié à la DSC un rôle international, le COGIC agit de concert avec les autres ministères, notamment ceux des Affaires Etrangères, de la Défense, de la Santé, de l'Environnement et des Transports, afin de mobiliser les experts et les matériels spécialisé et mettre en mouvement la logistique nécessaire à l'intervention des secours.

Le COGIC, qui a prouvé son efficacité, risque cependant de voir son rôle diminuer à l'avenir par la mise en place en 2010 d'un centre de coordination interministériel de crise directement positionné auprès du Ministre de l'intérieur à la Direction de la Planification et de la Sécurité Intérieure (DPSN) place Beauvau à Paris, doté d'un super-PC de gestion de crise inspiré de celui rattaché au Premier ministre britannique, le PC COBRA (Cabinet Office Briefing Room).

Extrait du mémoire de Mastère Spécialisé en Gestion des Risques sur les Territoires "Le SIDPC, tête de réseau de la Sécurité Civile" - Yannick LE MOING - janvier 2011.